La démultiplication du pain se poursuit
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Si le pain tient toujours une place centrale dans l'alimentation et la société, le rapport au pain évolue. C'est ce que certifient les résultats du premier volet d'une étude socio-anthropologique initiée par l'Observatoire du pain et consacrée aux Français et au pain. Premièrement, la désacralisation des repas fait perdre au pain son pouvoir rituel, notamment en semaine. Le sens symbolique sacré et nourricier du pain s'efface au profit d'une quête de plaisir. Enfin, l'identité n'est plus fonction d'un territoire, mais d'un comportement.
« Il n'y a plus un groupe, les Français, mais plutôt une multiplicité de groupes générant chacun ses propres valeurs, avec divers degrés de rapport à la tradition », explique Abdu Gnaba, docteur en anthropologie et en sociologie comparative, et directeur de l'institut de recherche Sociolab, à l'université parisienne René Descartes, institut auquel a été confiée l'étude. L'enquête démontre ainsi que les mangeurs de pain peuvent être répartis selon six profils, non pas figés, mais évolutifs et interagissant.
Reste à déterminer l'importance respective des différents profils, à venir dans une prochaine étude. Mais d'ores et déjà, au regard de ce premier volet, deux profils semblent ressortir plus que les autres, le nomade et l'hédoniste. L'authentique, mangeur traditionnel de pain, conservateur et passéiste laisse la place a un consommateur plus urbain.
Renaud Fourreaux
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